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Avatars de Nerval

Circulaire

Gilles Esposito-Farèse & Camille Abaclar

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Voir aussi :
Hétérocélisme
Isocèle
Isocèle 2
Soleil noir
Trapèze

El Ciclotímico

Le Cyclothymique



                  Isolé avili Aède désolé

             Ma terre d'Aquitaine a été abolie

         Mon étoile s'éteint et mon luth constellé

      Transporte un soleil noir sur mon âme affaiblie


  Dans notre ombre au sépulcre Aide aux soins tant réglés

 Rends-nous donc cette eau bleue d'où vient l'art d'Italie

Maints plants blonds d'aimées fleurs pour mon coeur ébranlé

Puis leur treille au grand pampre où deux rosiers s'allient


 Suis-je Amour l'ample Hélios Schwarzschild voire un Biron

  Mon front est toujours pourpre au contact de ces reines

    J'ai rêvassé dans l'antre où baignent vingt sirènes


         Et j'ai su traverser douze fois l'Achéron

             Vocalisant vêtu comme le coryphée

                  Évoé amuï ô déité ô fée


Jérôme Apollinerval


Alexandrins de tailles variables représentant un soleil noir (« calligramme »). La ponctuation a été volontairement évitée.




                  Aliéné nié Séide désolé

             Ma région aquitaIne a fini abolie

         Mon étoile n'emplit Ni mon luth constellé

      Ni l'abstrait soleil noIr de ma tempe affaiblie


  Aux tombeaux par leurs nuitS sainte âme aux soins zélés

 Rends-nous donc tous les monTs d'où choient eaux d'Italie

Maints plants d'exquises fleuRs pour mon coeur tant troublé

Puis la treille au doux pamprE où stricts rosiers s'allient


 Suis-je Amour l'ocre Hélios Schwarzschild Planck ou Biron

  Mon front clair s'oint de pOurpre au baiser de la reine

    Songeant bien quiet dans L'antre où nagea la sirène


         Lors j'ai su traversEr une fois l'Achéron

             Vocaliser opus aInsi que coryphée

                  Évoé amuï éLyséen ô fée



Cette deuxième version, composée vingt ans après la première, fait apparaître les mots « SINISTRE SOLEIL » sous forme d'acrostiche interne.


© Gilles Esposito-Farèse – 2000