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Avatars de Nerval

Ovin

Bernard Maréchal

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El deshospitalizado

Je suis le blanc mouton, ma bergère me presse,
L'orage d'Aquitaine abolit ma chaumière.
Il pleut sur le feuillage, et l'éclair blanc me stresse.
Vite, prends un abri ! Entends-tu le tonnerre ?

Tiens, vois notre cabane. À droite elle se dresse.
Sœur Anne, cours ouvrir l'étable de ta mère.
J'amène ma bergère, en marchant, qui s'empresse
Près de vous pour sécher : fais-lui plus de litière.

Suis-je agneau en corset auprès de ces tisons ?
Mon tant joli troupeau odore encor la laine ;
Près de moi ce mélèze flambe à perdre haleine.

Mais tu ne manges pas ce laitage ? Soupons.
Dors bien ! Voilà ta couche, y arrive Morphée.
Ne rougis pas, bergère à la bouche de fée.

Catarrhale de l'Ovine


L'auteur est un mouton échappé de la chanson L'hospitalité de Fabre d'Églantine (1750-1794), plus connue par son premier vers « Il pleut, il pleut, bergère ». Ce sonnet fait partie d'une collection de réécritures composée pour la clôture du Sankulipo.


© Bernard Maréchal – 2016