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Avatars de Nerval

Fourestien

Alain Chevrier

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Voir aussi :
Incompréhension
Meurtrier

El Delirado

Il disait :

« Je suis le Ténébreux, — le Veuf, — l'Inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, — et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron... »
Et, comme il achevait, le médecin, la bouche
En coin, dit au gardien : « Qu'on le mène à la douche ! »


Les deux derniers vers parodient ceux du Pseudo-sonnet plus spécialement truculent et allégorique, dans le recueil La Négresse blonde de Georges Fourest (1864-1945). Le médecin est évidemment le docteur Blanche, dans la clinique duquel Gérard de Nerval effectua plusieurs séjours.


© Alain Chevrier – 2002