Aller au menu
Aller au pied de page
Retour vers Avatars de Nerval

Avatars de Nerval

Maladroit

Gilles Esposito-Farèse

Précédent : Malade Un avatar au hasard Suivant : Malchanceux

Voir aussi :
Laborieux

El Desatinado

Le Déraisonné

Je suis le ténébreux, — perdu, — inconsolé,
L'infant d'Aquitaine dont l'arche est abolie :
Ma seule étoile est morte, — mon luth constellé
Porte l'astre de suie de la Mélancolie.

Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et les eaux du Mali,
La fleur qui plaisait tant à mes sens désolés,
Et la treille où la rose au pampre se marie.

Suis-je Amour ou Lusignan ?... Phébus ou Biron ?
Mon front est rouge encore du baiser de la reine ;
Je rêve en la grotte où nage la sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur querellé l'Achéron :
Modulant sur la lyre orphique, j'associais
Les soupirs de la sainte et les cris de sorciers.

Rainer Nervaladroit


Chaque vers illustre une faiblesse prosodique (violation d'une règle de la prosodie classique), à savoir dans l'ordre : hiatus, e caduc sur la césure, e caduc juste après la césure, e caduc entre voyelle et consonne (et fausse rime à la césure), rime étymologiquement liée, rime entre féminin et masculin, rime entre singulier et pluriel, rime pauvre, absence de césure, treize syllabes, onze syllabes, cacophonie, faute d'alternance, rime entre è ouvert et é fermé.


© Gilles Esposito-Farèse – 2015